25 Septembre 2019

Publié par Sydoky

Montée du Ventoux 2019 à Bédoin.

Ce Mont Ventoux je le connais bien pour l'avoir déjà grimpé 2 ou 3 fois dans ma jeunesse par les sentiers de randonnées avec mes enfants, puis toute seule à vélo depuis Sault en 2007 (mes récits ICI).

Alors depuis quelques temps je souhaitais le faire en courant. Dans un premier temps j'avais choisi le Semi-marathon du Ventoux fin juillet (par la route) et finalement annulé ce choix car une semaine avant nous avions couru le Trail de Panzoult.

Donc j'ai fini par me décider pour la Montée du Ventoux fin août

Après deux étapes pour descendre dans le Vaucluse, nous arrivons à Bédoin sur les coups de midi avec un temps magnifique, soleil et chaleur au rendez-vous !

Nous ne voyons aucune indication pour cette manifestation de la Montée du Ventoux. Même certains habitants ne sont pas au courant Nous allons jusqu'à l'Office de Tourisme pour nous renseigner, avoir un plan de Bédoin. La personne qui nous accueille nous indique où se trouve la Maison Forestière des Cèdres, point de départ de la course, et la Place de la République où nous devons aller retirer les dossards. Le parking où nous sommes garés est parfaitement situé, nous pourrons y laisser la voiture le temps de la course.

L'ouverture de retrait des dossards n'a lieu qu'à partir de 13h30 jusqu'à 15h45 donc nous avons largement le temps de déjeuner. Nous trouvons facilement un restaurant.

Je choisis parmi les suggestions du jour (tagliatelles aux girolles et brioche perdue), Didier un plat de moules gratinées avec du riz et glace).

Vers 14h00 nous retirons nos dossards après avoir consulté notre numéro sur le listing. Nous sommes 162 inscrits, une petite course de montagne !

Le retrait est rapide, pas grand monde encore d'arrivé, mais la course n'est qu'à 16h00.

Nous avons droit à un tee-shirt.

Nous retournons à la voiture nous préparer. Je me rends compte que j'ai oublié mon porte-dossard et Didier n'a pas d'épingles supplémentaires. Je retourne au point de retrait des dossards. Je tombe sur un bénévole qui fermera la course à VTT et qui a tout ce qu'il faut dans sa voiture. Vu le nombre de participants et la difficulté du parcours, sûrement qu'il me tiendra compagnie

Il me donne 4 épingles de nourrice, et il me confirme qu'il y a bien une camionnette au point de départ qui prendra en charge nos affaires de rechange pour les monter au sommet du Mont-Ventoux. Il me conseille de garder avec moi un coupe-vent car sur la fin en marchant on se refroidit vite.

Je rejoins Didier et lui rapporte ce que m'a dit ce bénévole. Nous nous préparons tranquillement. Je prends un petit sac à dos dans lequel je mets deux tee-shirts, ma veste du club CCR92 et de l'eau pour le retour. Sur moi je prends coupe-vent, couverture de survie, sifflet, flasque 500ml, une barre de céréales salée, téléphone. Le tout tient bien dans ma ceinture Sammie. Didier comme à son habitude décide de partir très très léger, il me confie donc juste son tee-shirt manche longue pour le retour, ne voulant pas déposer un sac perso dans la camionnette...

Voyant quelques nuages vers le Mont-Ventoux, Didier s'inquiète quand même de la météo mais un monsieur de la région l'entendant lui affirme qu'il n'y aura pas de pluie...

Il est 15h00 et il fait vraiment très chaud alors plutôt que d'attendre en plein soleil sur le parking, nous nous rendons à la Maison Forestière des Cèdres en marchant. Environ 600m sous le soleil, plus de 30 degrés, de quoi nous mettre dans l'ambiance

Arrivés sur place, pas grand monde, juste deux ou trois participants, et des bénévoles qui terminent d'installer l'arche de départ. Il n'y pas beaucoup d'ombre pour se protéger mis à part une petite butte avec des arbres juste devant la maison. Je donne mon sac à dos au bénévole qui le met dans un grand sac poubelle avec mon numéro de dossard. Nous nous asseyons par terre à l'ombre en attendant l'heure de départ de la course.

Petit à petit les participants arrivent. Vient me saluer Fred, une connaissance de longue date de la région parisienne, coureur minimaliste qui a un pied à terre ici à Bédoin. Il connaît donc bien le parcours. Il nous en fait une description, et bien ça va être dur dur Bon je m'y attendais mais avec cette chaleur ça ne va pas faciliter la tâche

15h57 Briefing de l'organisateur. Les 4 premiers kilomètres sont assez roulants, ensuite c'est de la bonne montée. Il y a des postes de ravitaillements en eau et sucre aux km4/km7/km10/km12 avec du solide sur les postes km7 et km12.

C'est parti pour cette course de montagne ! Il fait 36 degrés

Comme prévu le début du parcours monte tout doucement et la file de coureurs s'étire rapidement. Je suis vite fait dans les derniers à mon allure de tortue

Au bout d'un kilomètre et demi l'effet chaleur se ressent, peu d'ombre, je fais déjà une pause marche, je ne suis pas la seule d'ailleurs.

A partir de là je continue en alternant course/marche parce qu'il y a pas mal de petites bosses jusqu'au Km4 que je préfère passer en marchant pour ne pas monter trop vite en pulsations. Ensuite je vais plus souvent marcher que courir

Le chemin devient très caillouteux mais plus ombragé lorsque commence la grimpette dans la combe.

En une heure 6 kilomètres parcourus. Je suis pratiquement toute seule sur le parcours. Mais le balisage est correct, je ne risque pas de me perdre. Ce n'est qu'au niveau des postes de ravitaillement que je retrouve des concurrents.

Lorsque j'arrive au second poste de ravitaillement, les bénévoles annoncent qu'il commence à pleuvoir là-haut Pas étonnant car je voyais bien le ciel se charger en nuages plus je montais... Mais peut-être que d'ici que j' y arrive, à l'allure à laquelle j'avance il y aura une éclaircie

A partir d'ici je vais suivre un bon moment un jeune couple, en faisant un peu le yoyo avec la jeune femme qui a plus de mal à suivre son compagnon de route.

17h20 La vue du ciel ! Ouh là là, pas top !!!

Après le Km8, passage au Jas du Mourre.

Jas du Mourre

Puis une bonne grimpette,

et un ciel de plus en plus noir !

Nous sommes sur un des sentiers de GR.

17h40 Je passe le Km9. Un passage plus roulant avec un peu de descente jusqu'au Jas de la Couanche.

17h50 J'arrive au troisième poste de ravitaillement, toujours derrière le jeune couple.

Maintenant on attaque une partie moins verdoyante, les arbres vont se faire plus rares, nous entrons dans la combe Fiole. Ici cela me rappelle bien mes vieux souvenirs de randonnées.

A partir de là, je vais dépasser ce jeune couple, et un peu plus loin je rejoins deux autres coureurs. J'alterne toujours marche et trot courir serait un bien grand mot

18h00 Il commence à tomber quelques gouttes d'eau. Je repense aux prévisions du monsieur sur le parking, et bien il s'est franchement trompé

La pluie s'intensifie alors j'enfile mon coupe-vent. Je me rapproche de plus en plus des deux coureurs. L'un d'eux me laisse passer et je vais continuer de suivre celui en bleu.

Nous sommes de plus en plus à découvert, il tombe des grêlons par moment, et le sentier devient nettement plus rocailleux. J'ai un peu peur de glisser. Je commence à être bien mouillée et mon téléphone aussi donc j'ai du mal à prendre des photos

2h27 pour arriver au Km12

18h26 Arrivée au dernier poste de ravitaillement, le Jas des Pèlerins. Il tombe des cordes. Une bénévole se trouve juste à la sortie du chemin sous un parapluie et son appareil photo il me semble... Je m'arrête pour prendre des biscuits salés mais ils sont trempés et ils retombent en miettes, tant pis Les bénévoles nous plaignent de finir dans ces conditions mais une participante qui nous a rejoints affirme qu'elle préfère ça à la grosse chaleur. Bin c'était sans savoir ce qui nous attendait plus haut

En regardant bien la photo vous pouvez voir les cordes de pluie

Et c'est reparti sous la pluie pour une bonne grimpette en passant devant le refuge du Jas des Pèlerins.

Nous atteignons les 1600m et maintenant plus du tout d'arbres. Le Mont Ventoux est enfin un peu visible. Ce sera mon dernier cliché car ensuite mon téléphone ne voudra plus répondre tactilement à cause de la pluie.

Les deux derniers kilomètres se font sous la pluie et grêle, dans le vent, les coups de tonnerre et d'immenses éclairs ! L'eau ruisselle sur le sentier. J'avance doucement tête baissée en poussant un cri à chaque éclair ! Je ne suis pas du tout rassurée. Je n'ai jamais vu d'éclairs d'aussi près. Mais je suis toujours derrière le coureur bleu, donc cela me rassure au cas où...

Heureusement encore que j'ai mon coupe-vent, je garde un peu de chaleur et il me protège des picotements des grêlons.

Et puis j'entends au loin des hurlements à plusieurs reprises. Je me dis que quelqu'un a dû se blesser, se casser quelque chose pour crier autant. Lorsque nous arrivons à sa hauteur, il est soutenu par d'autres participants qui l'aident à marcher, apparemment il a de terribles crampes dans les jambes. Comme ils ont prévenu les secours, nous poursuivons notre ascension toujours sous l'orage.

A partir de là j'ouvre la marche à petit pas. De temps en temps je regarde derrière moi pour voir si le coureur bleu me suis toujours. Je relève la tête par moment pour voir la rubalise. Maintenant je marche carrément dans un petit courant d'eau, les chaussures pleine d'eau.

Nous touchons au but, le chemin contourne la Chapelle de Sainte-Croix mais derrière ce ne sont que des rochers donc nous reprenons par en bas. Une concurrente est un peu devant nous. Un bénévole nous accueille juste à l'arrivée sur la route et nous encourage pour les derniers 50 mètres. J'ouvre mon coupe-vent pour que l'on puisse voir mon numéro de dossard. Deux autres bénévoles au niveau de l'arche nous empressent de retirer nos sacs dans la camionnette, c'est un peu la panique, et ils nous indiquent un escalier pour rejoindre le bus navette. Il faut descendre prudemment car l'eau ruisselle encore bien sur les marches.

19h10 Je monte dans le bus qui est plein. Et là je vois Didier emmitouflé dans une couverture de survie Il est arrivé 20 minutes avant moi.

Ce sont des coureurs qui l'ont aidé à descendre l'escalier et à monter dans le bus car il avait des crampes, puis ils lui ont prêté de quoi se sécher et se réchauffer ! Et moi je lui ai donné son tee-shirt manche longue qu'il avait mis dans mon sac à dos (voilà pourquoi il vaut mieux avoir chacun son paquetage )

En attendant les derniers concurrents, je me change en me contorsionnant à l'arrière du bus, pas facile avec les mains froides et les vêtements trempés. J'enfile mes deux tee-shirts plus ma veste du club. Mais hélas je n'ai pas pris de rechange pour le bas. J'enlève mes chaussettes et booster, je garde le cuissard et je m'enveloppe le bas du corps dans ma couverture de survie, je me réchauffe bien vite et pendant ce temps le ciel commence à se dégager !

19h45 Le bus démarre. Un bel arc en ciel double nous accompagne pour cette descente par la route jusqu'à Bédoin. Le bus nous dépose sur le parking où nous sommes garés et juste devant notre voiture, que demander de mieux

DIAPORAMA

Du coup cet orage de grêle a bien perturbé l'organisation. Repas paella et remise des récompenses retardés d'une heure. Donc nous avons eu largement le temps de finir de nous changer à la voiture et d'aller boire une boisson chaude.

Les résultats affichés, je ne suis pas dans le classement, je le signale à l'organisateur pour qu'il sache que je suis bien arrivée car des secours sont toujours à la recherche de participants. Certains ont été arrêtés au dernier ravitaillement mais pas tous.

Sur le listing il y a un trou pour les arrivés entre 3h00 et 3h11, donc le coureur bleu arrivé en même temps que moi n'est pas classé non plus.

(Je l'ai signalé sur le site en message et sur facebook mais apparemment la rectification n'a pas été faite depuis...)

Télécharger Rsultats_MDV19

21h00 La distribution des repas de paella commence sur la Place de la République.

Puis vient la remise des récompenses, je suis appelée dans ma catégorie Master 3 Féminine comme seule participante

Bien récompensée pour cette édition inoubliable de la Montée du Ventoux 2019 que j'ai faite en 3h05 !!!

Un joli trophée

Et de quoi boire, manger et me laver

Voilà pour cette fabuleuse Montée du Ventoux !

Le site disait :

" Une course de montagne exceptionnelle, des paysages variés et haut en couleur, une expérience inoubliable … ", inoubliable pour ça oui elle le restera

Les organisateurs de l'Association Deniv'84 n'ont jamais eu un final avec une telle météo ! 36 degrés au départ, arrivée 11 degrés avec orage de grêle

" une arrivée magique au sommet du Ventoux pour y découvrir un des plus vastes panoramas d'Europe ", et bien cette fois-ci c'est loupé, nous n'avons rien vu.... Dommage pour Didier qui ne connaissait pas le Mont-Ventoux, il faudra y revenir et choisir le bon moment pour avoir du soleil là-haut Et dommage aussi pour la photo au pied du panneau d'altitude

Il fallait courir en moins de 2h30 sûrement pour avoir soleil au sommet du géant de Provence !!!

En tout cas l'organisation était bonne, le balisage correct, les bénévoles sympas. Merci à tous pour cette 9ème édition de la Montée du Ventoux qui restera gravée dans ma mémoire

Toutes mes photos dans l'album ICI

Ma trace GPS

#Course Nature - Trail, #Autres distances, #CCR92