Marathon Seine-Eure 2009. La suite !


La photo faite, Nadine, qui est bien plus euphorique que moi, qui reste zen

Je cherche Bruno dans la foule, j’arrive derrière les meneurs 3h45 et 4h00, et c’est lui qui me repère.
Je retire mon sac plastique et le pli pour pouvoir ensuite le lancer à Nadine au passage.
9h00 Notre départ est donné après celui Handisport. Toujours du brouillard et un de ces froids,mes orteils sont impatients de se réchauffer

Un petit moment de piétinement et puis ça y est je peux courir. Bon, de voir le meneur 4h devant moi c’est un peu perturbant mais je ne cherche pas à accélérer. Forcément je vais les passer d’ici peu.
Je guette Nadine mais bizarre, je ne la vois pas et je me dis si ça se trouve elle est sur ma gauche et non à droite

Bruno n’est pas resté longtemps à mes côtés, petit à petit je l’ai vu s’éloigner…..J’ai pas bien compris parce qu’il avait un objectif vers 3h56, et que mon allure pour les 20 premiers kilos correspondait à 3h54…….
Je tente tout de même une photo avec mon tél mobile, en souvenir du brouillard


C’est au ravitaillement du km5, à Acquigny, que je vais passer devant le meneur des 4h00. Je ne m’arrête pas puisque j’ai tout ce qu’il faut sur moi et suffisamment d’eau jusqu’au semi, je prends 2 pastilles de sucre et ensuite j’alternerai avec le gâteau à la banane.
Jusqu’au km10 je vais courir et papoter avec un jeune homme qui m’a demandé si je visais aussi moins de 4h00. Je lui ai répondu 3h50 mais je pars doucement pour ensuite monter d’allure. Je regarde mon bout de papier avec mes temps et je lui dis qu’il faut que j’arrive au 10 dans les 55’33. Alors lui il a apparemment plus de facilité à faire du calcul horaire mental que moi car il me dit à un moment qu’on est un peu en retard. En plus il se retourne souvent pour voir le meneur de 4h00 qui d’après lui est à 50m derrière nous. C’est son premier marathon, et avant il était plutôt spécialiste du 400m.
Au passage du km10, pas d’arrêt non plus, je jette un œil sur mon chrono et en effet j’ai une minute de retard.
En fait j’en conclus que mon accéléromètre n’indique pas la bonne allure en comparaison avec celle du jeune homme. Du coup je ne peux plus m’y fier, moi qui avais prévu de ne prendre les laps que tous les 5 km, je vais le faire tous les 2 ou 3 et faire ma division de tête pour contrôler, pas envie de le faire tous km….
A partir de là je vais continuer mon marathon toute seule, pas grave j'ai l'habitude de m'entraîner seule.
J’accélère un peu, en surveillant mes puls quand même, pour récupérer ce petit retard. Le jeune homme ne me suit plus, il a bien fait et j’espère qu’il a réussi à rester avec le meneur des 4h00.
Au début le passage des concurrents de l’Ekiden me perturbait un peu. D’entendre une cavalcade dans mon dos, je craignais d’être rejointe pas les 4h00 !!
Au ravitaillement du km15, j’ai pris une bouteille d’eau pour remplir ma mini gourde vide. Maisje l’ai fait en courant et du coup j’ai bien mouillé mes gants. Du coup j’avais encore plus froid aux mains, alors au bout d’un moment j’ai décidé de les enlever et de rabattre mes manchettes sur mes mains en guise de gants.
Après le passage de Louviers et Incarville, où nous étions bien encouragés par la population, surtout aux deux croisements, j’ai longtemps suivi un binôme masculin étranger, mais je n’arrivais pas à reconnaître leur langue. Ensuite je crois que l’un deux à fait une pause pipi, ce qui fait qu’ensuite je les entendais bavarder dans mon dos (lors de la remise des récompenses je saurai que c’étaient des polonais, d’une ville juméle avec Val de Reuil).
Nous sommes dans le faux plat montant vers l’autoroute, donc comme prévu je ne cherche pas à garder l’allure, je vois bien que ça baisse de presque 10 secondes, mais ce n’est pas très long et ensuite ça va redescendre tout doucement.
D’après mes prévisions de course, je devais courir les 20 premiers kilos à 10,8 km/h (5’33/km), j’ai réussi à combler mon retard et j’ai même 30 secondes d’avance.
De nouveau j’augmente un peu l’allure, je dois faire 15 km à 11,1 km/h (5’24/km). Bon je dois dire que çà m’embète bien de devoir faire des calculs en courant mais en gros j’arrive à être dans ma fourchette, je me demande même si par moment je ne vais pas un peu trop vite. Mais bon je contrôle toujours bien ma respiration ventrale et mes jambes ne sont pas encore lourdes.
Au semi j’avale mes pastilles de sel avec de l’eau.
Jusqu’à la traversée de Saint-Etienne du Vauvray, je vais suivre longtemps un coureur avec un “camelback”. Dans ce village nous serons encouragés et suivis par des enfants, et quand ils se sont arrêtés, ce coureur leur a dit de continuer avec nous, il ne restait plus que 18 km ! A ce moment j’avais dépassé ce coureur. En fait à ce stade de la course, à part les concurrents Ekiden qui me doublaient, je n’ai jamais été dépassée

Ensuite c’est le long passage vers les étangs. Le fait d’avoir fait la route la veille m’aide bien. Je reconnais le paysage et même s’il reste encore du chemin, j’ai le moral, je sais déjà (sauf blessure) que mon marathon d’automne se fera en moins de 4h00

Lorsque j’aperçois au loin la grue de chantier, je me dis que je devrais peut-être voir Nadine, sinon c’est qu’elle sera le long de la Seine à Poses. Et en effet au passage de la grue, au loin je reconnais la silhouette de Nadine en tenue sport d’hiver

Après le km30, une concurrente me rejoint et me dit courage c’est les deux tiers ! Je lui demande si elle court aussi le marathon…..non, elle participe à l’Ekiden…..je m’en doutais un peu vu la vitesse à laquelle elle courait

Maintenant il faut que je tienne comme ça pendant encore 5 km avant de passer à l’allure supérieure, si possible !
Comme j’arrive sur Poses, juste avant l’épongeage, un monsieur m’encourage et me dis « Allez ! y en a encore devant à dépasser ! » Sympa comme encouragement ! ! !
Les bénévoles de l’épongeage nous annonce le prochain ravitaillement dans 2 km. Il me tarde d’y être. Je sens qu’il y a un peu de vent, le paysage n’est pas aussi dégagé que la veille, encore un peu de brume. Ce passage va me sembler long……et en passant devant la cabine toilettes, je me dis que c’est bientôt la grande route. Là je commence à sentir la fatigue dans les jambes mais comme je maîtrise encore bien ma respiration ventrale, je me concentre dessus et j’oublie un peu mes gambettes.
C’est le long de cet Etang des deux Amants, avant le passage au relais Ekiden, que je vais dépasser Bruno sans le reconnaître (je le saurai une fois arrivée). En fait de loin j’avais bien repéré un coureur en tee shirt bleu mais il n’était pas en collant long ( il l’avait enlevé pour rester en cuissard), et en passant je ne me suis pas retournée pour le regarder, j’ai continué dans mon élan.
Enfin j’arrive au ravitaillement du km35. Cette fois-ci je marche tout en remplissant ma mini gourde. Mais dur dur pour redémarrer ! Je n’aurais pas dû m’arrêter de courir ! Je retrouve difficilement mon allure, je me donne donc deux kilomètres et il me restera plus que 5km pour tenter d’augmenter mon allure…..J’ai prévu de passer à 11,2 km/h (5min21/km). Mais bon , pas de bol, je sens que ça monte légèrement. Ce qui me motive, c’est que je dépasse encore des concurrents et cela sera ainsi jusqu’à l’arrivée. Un peu de pente douce jusqu’au passage sous le pont juste avant la petite côte et ensuite direction la voie verte ! C’est bientôt fini ! ! ! Mais même avec la pente je n’ai pas réussi à être dans la bonne allure et arrivée à la piste cyclable, je commence à sentir mes jambes lourdes et aussi un peu de vent. J’ai passé un coureur qui marchait parce qu’il visait 3h45 et que c’était perdu……Ben moi je lâche pas et j’essaie d’en finir au plus vite

Et qui vois-je au bout de cette piste cyclable ? ….Eh bien, Nadine, fidèle au rendez-vous pour la photo ! Elle court avec moi jusqu’au virage. Le km41 n’est pas loin, j’accélère et j’accélère encore dans chaque ligne droite qui mène à la dernière vers la ligne d’arrivée.
Et quand de loin je lis sur le gros chrono 3h51 et des poussières cachées par quelqu’un, je sprinte pour ne pas passer les 30’’

A mon chrono : 3h51min00 ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
Enfin un marathon d’automne en moins de 4h00 et de loin !
Une bénévole me retire la puce, une autre me donne la médaille, une autre un tee-shirt puis une casquette. Nadine m’a rejointe. Là je dois dire que je ne l’ai pas vue pour la photo d’arrivée !
Elle me félicite, elle est encore plus réjouie que moi qui suis encore sous le coup de la fatigue et sur mon petit nuage ! !
Elle me guide vers le stand collation où je prends un verre de coca, une pomme et une demi banane.
En m’attendant, elle a eu le temps de se renseigner pour les douches, donc nous allons à la voiture chercher mes affaires. J’y vais en trottinant car je sens la raideur s’installer dans mes mollets, à peine dix minutes mais ça fait du bien quand même.
En chemin pour les douches de la piscine, nous croisons Bruno près du village. Nous bavardons et c’est là qu’il m’apprend que c’est bien lui que j’ai dépassé. Il a souffert sur la fin mais a tout de même atteint son objectif de moins de 4h00, un beau cadeau pour le jour de son anniversaire

Je demande à Nadine de nous prendre une petite photo souvenir.

Après une douche bien fraîche, nous allons traîner au village en attente des résultats. J’avais vu sur la liste des inscrits avant de partir qu’il n’y avait que 3 V2F, donc si aucune V2 ne s’est inscrite la veille, je risque de monter sur le podium.
Nous allons au stand des diplômes mais la bénévole n’a pas encore reçu ceux après 3h30, donc en attendant nous allons grignoter dans les divers stands.
La remise des récompenses ne se déroulant qu’à partir de 15h, nous avons le temps de retourner à la voiture poser mon sac à dos et continuer de grignoter.
A notre retour au village, les diplômes sont là, je récupère le mien et juste comme Nadine demande s’il y a une liste des résultats, je l’arrête en lui disant « Pas la peine, regarde c’est marqué là : 1ère dans la catégorie V2 » !
Je suis toute heureuse mais je crois que Nadine l’est encore plus pour moi


Conclusion nous n’irons pas visiter le vieux Rouen, il sera trop tard……
En attendant nous allons lézarder au soleil.
La remise des récompenses a débuté un peu après 15h30. Ce qui est dommage c’est que les autres féminines n’étaient pas là pour le podium, je suis donc toute seule sur la photo avec mon énorme bouquet de fleurs et le joli trophée.
Comme nous repartions déjà, un bénévole nous interpelle parce qu’il a oublié de me remettre un cadeau. Il me tend une enveloppe qui contient une prime de 200 euros !
C’est donc vraiment comblée que je termine ce marathon, qui comme il est dit sur le site « Marathon Seine-Eure, le marathon de votre record ». Alors n'hésitez pas à y aller pour tenter un beau chrono

Ce fut une journée magnifique, un marathon bien organisé qui, après avoir débuté dans le froid et le brouillard, se termine sous un beau soleil !
Nous finissons ce week-end par un petit tour au Pont de l’Arche avant de rentrer dans notre banlieue parisienne.

403ème sur 582 participants.
18ème féminine sur 38.
1ère V2F sur 3.


Mon plan de course
20km à 10,8km/h (5min33/km) | 1h51'06 |
15 km à 11,1 km/h (5min24/km) | 1h21'04 |
7,195 km à 11,2 km/h (5min21/km) | 0h38'32 |
Marathon | 3h50'42 |
Mes temps de passage et puls
KM | Temps prévu | Temps réel | Puls moy | |
5 | 27'46 | 28'23 | 159 | |
10 | 55'33 | 56'32 | 166 | |
15 | 1h23'19 | 1h23'12 | 164 | |
20 | 1h51'06 | 1h50'37 | 161 | |
semi | 1h56'30 | 1h56'31 | 167 | |
25 | 2h18'07 | 2h17'24 | 169 | |
27 | 2h28'55 | 2h28'14 | 167 | |
30 | 2h45'09 | 2h44'22 | 170 | |
32 | 2h55'47 | 2h55'17 | 169 | |
35 | 3h12'10 | 3h11'34 | 171 | |
37 | 3h22'52 | 3h22'46 | 168 | |
38 | 3h28'13 | 3h28'19 | 169 | |
39 | 3h33'34 | 3h33'51 | 172 | |
40 | 3h38'56 | 3h39'25 | 173 | |
41 | 3h44'17 | 3h44'51 | 174 | |
42 | 3h49'38 | 3h50'07 | 176 | |
42,195 | 3h50'42 | 3h51'00 | 181 |
Au final, j'ai fait pour la première fois un négative split de 2' pour mon 9ème marathon

Voilà donc comment j’ai réussi mes deux premiers objectifs : marathon d’automne en moins de 4h00 et battre mon record de Lille-Lens 3h54 mais pourquoi je n’ai pas atteint le troisième de 3h50 ? ? ?
Je pense que je suis allée trop vite après le semi, à cause du petit dénivelé.......ou alors d'avoir réaccéléré après mon arrêt au km35 m'a fait prendre l'énergie que j'aurais dû garder pour les deux derniers.......
Je suis de toute façon hyper satisfaite, 10 minutes de moins qu’à Lausanne avec 3 kgs de moins et 3 minutes de mieux qu’à Lille-Lens pour le même poids et 3 ans de plus !
En cette fin d’année j’ai donc retrouvé mon niveau de 2006, et en plus j’ai atteint les temps minima V2 pour les trois distances 10km, semi et marathon. Je ne suis pas licenciée mais ça me permet de me situer quant à mon niveau en course à pied.
Maintenant, je pense que je dois aussi cette reprogression au fait que je suis à la retraite depuis plus d'un an, donc moins de stress et cela me permet d'aller sur piste pour la VMA. Je me suis inscrite à la communauté Adidas Running Partner depuis janvier et je fais ainsi de la PPG/PPS plus régulièrement. J'ai fait des trails pour me renforcer les jambes. Et puis la perte de poids, 5 kg de moins depuis mon plus haut poids en avril, ça y a fait beaucoup aussi je crois

Mais quand même, après avoir dépouillé mon Polar, j'enrage un peu pour une poignée de secondes

Je dis un grand merci à Nadine de m’avoir accompagnée pour ce week-end, d’avoir distribué les pubs pour les Foulées de la Soie et pour avoir fait la photographe, même si elle est un peu déçue de m’avoir loupée au départ.
Pour la suite des photos, cliquez sur celle-ci prise par Nadine
